PATATI, PATATRA ET DES TRALALAS

PATATI, PATATRA ET DES TRALALAS

« Un texte rapide, comme jeté dans un geste de colère, grouillant de vie et de cadavres, d’humour et de violence mêlés, un texte de poète, excessif comme son titre Patati, patatras et des tralalas ou les chiens écrasés. »

LIBÉRATION

Texte de Dieudonné Niangouna
Mise en scène de Sophie Lecarpentier
Durée : 1h10

J’ai découvert lors d’une résidence de 3 mois à Kinshasa et Brazzaville des cités meurtries, qui irradient de vitalité créatrice et fourmillent d’expressions culturelles et artistiques — alors même que le brasier de la guerre n’est toujours pas éteint. Les acteurs de cette ville paradoxale portent en eux blessures et boulimie vitale. De cette déchirure est né mon désir d’y travailler et de confronter nos réalités a priori si différentes. Dieudonné Niangouna, auteur congolais, m’a proposé de mettre en scène sa pièce : Patati Patatra et des Tralalas. Son écriture, faite de brisures, de torsions, m’a bouleversée par sa force d’évocation. Pas de linéarité, la logique est morte. Les expressions sont tordues, torturées au fond de la haine, au plus vrai d’un parcours intime. Je désirais faire entendre la puissance rare de ces mots. Ce regard cru sur la guerre, celui de deux jeunes hommes qui l’ont vécue et qui trouvent dans le théâtre un vecteur d’oubli personnel et de mémoire populaire. Parce qu’au-delà de la réalité qu’elle tente de décrire, cette pièce interroge nos peurs enfouies, celles de la violence de l’autre, et de notre propre violence. Elle dit la colère comme une griffure, les meurtrissures comme une tragédie grecque.

Une tragédie contemporaine
Deux miliciens, Pati et Pata, de deux camps ennemis, se retrouvent dans un champ, près d’une barricade. L’un est tombé du ciel, en parachute, l’autre est en train de replier le sien. Avec violence chacun empêche l’autre de partir, le retient pour ne pas se retrouver seul avec ses propres angoisses, tente d’expliquer les raisons de sa présence sur ces lieux, à coup d’insultes ou de polémiques brutales. La pièce aborde  le thème de la guerre civile sans approche anecdotique ou chronologique, d’où une évocation plus large de toutes les guerres fratricides. Dans ce huis clos, deux solitudes crient la violence des rapports humains et la victoire de la fraternité. Parce que leurs uniformes différents leur interdisent l’amitié, et que leurs angoisses identiques font d’eux des frères. Sophie Lecarpentier

« J’ai écrit Patati  patata et des tralalas, en réveillant en moi le désir d’une mort subite ; celle de la réalisation de l’image et du bruit des mots. Ce qui est dit ne compte pas. Ce qui compte c’est ce qui n’a pas été dit. Patati patatra et des tralalas, c’est ce vaudeville de mots jetés à la rescousse d’un univers effondré par l’autosuffisance de l’homme. Dans les méandres de cette apocalypse, des voix s’allument et s’éteignent ; des voix se pourchassent, des voix qui ne disent que des images cruelles mais qui de la cruauté elle-même ont dépassé le sens, en se cachant derrière le masque des mots. La misère ne me fait pas peur, nous la côtoyons tellement, mais c’est la peur de la misère qui me fait peur. Deux protagonistes se servent de la peur pour affronter l’irrésolu. Dans l’intimité d’un univers clos, confessionnal, ces monstres d’hier et d’aujourd’hui se mirent chacun dans la gueule de l’autre, pour mieux accepter le châtiment qu’ils peuvent s’offrir intérieurement. Parviennent-ils à la rédemption ? J’écris pour la raison de vivre, un jeu ; le reste, pour rien. Nous levons du bruit, comme des traces de pas sur les sables du temps, des griffes de sang tagué sur les murs de la colère, qui tient ou ne  tient pas. » Dieudonné Niangouna


GALERIE


ÉQUIPE DE CRÉATION

Création  2002
Texte | Dieudonné Niangouna
Mise en scène | Sophie Lecarpentier
Avec | Dieudonné Niangouna et Criss Niangouna
Scénographie | Sophie Lecarpentier
Lumières | Alain Poisson et Gilles Seclin
Conception et réalisation du décors | Francis Mampouya
Composition son | Sébastien Trouvé et Toto Kisaku
Administration de production | Lysis Caruana

Production déléguée | Compagnie Eulalie
Coproduction
 | Compagnie Les bruits de la Rue, Centre Culturel Français de Kinshasa, Centre Culturel Française de Brazzaville, La Scène Nationale de Besançon, Le Théâtre, Scène Nationale de Macon
Coréalisation
 | théâtre le Colombier de Bagnolet et La ferme du bonheur de Nanterre.
Avec le soutien
| du Ministère des affaires étrangères, de la Commission Internationale du Théâtre Francophone, de l’AFAA, de la convention AFAA-DRAC-Conseil régional Haute Normandie, de la Région Haute Normandie et du Conseil Général de Seine Maritime, de l’Office de Diffusion et d’information Artistique, du Parc de la Villette dans le cadre des résidences d’artistes 2002.
Avec la participation | du Théâtre des 2 Rives de Rouen, du TILF de Paris, du Dictionnaire Le Robert, et des Voyageurs du Monde.


DOSSIER ARTISTIQUE

Patati, patatra et des tralalas

EXTRAITS DE PRESSE

MÂCON SCENE NATIONALE

« L’écriture de Dieudonné Niangouna surprend par sa singularité : violente sans être sèche car sa poésie confère aux mots leur puissance de suggestion ; surréaliste parfois dans ces associations de mots, des juxtapositions imagées et imaginées, pour toucher aux sentiments les plus enfouis. Sa langue qui oscille entre le parlé familier et l’écrit imagé, évite l’écueil du quotidien pour mieux le raconter et dépoussière le français, nous offrant de redécouvrir la richesse de ses images et de ses sons. »

LIBÉRATION

« Un texte rapide, comme jeté dans un geste de colère, grouillant de vie et de cadavres, d’humour et de violence mêlés, un texte de poète, excessif comme son titre Patati, patatras et des tralalas ou les chiens écrasés. »

ZURBAN

« Avec un langage fleuri et imagé, la pièce de Dieudonné Niangouna parvient à nous faire écouter des horreurs sans aucune gratuité ou curiosité malsaine. Les mots dépassent la réalité de la cruauté qu’ils suggèrent. Ils arrivent même à nous faire rire ! Gestuelle et dynamique, la mise en scène accompagne ces deux hommes noyés dans leurs souffrances pour finir par une proposition étonnante. Véritable mise en abyme théâtrale, la pirouette finale est surprenante. Tout ce qui a été entendu n’en est que plus bouleversant. »


Sophie Lecarpentier
Metteure en scène
cie.eulalie@gmail.com


Valérie Moy
Administratrice
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